« Tu n’es pas si belle que ça, en fait. »

Cette mélodie, par contre, me flingue le coeur à chaque écoute.

J’ai posé mes lèvres sur les rebords bouillants d’une tasse qui n’était pas la mienne, les yeux rivés sur les feuilles d’un arbre aux branches maigres. Le bruit court que la fin est proche.

Ah ?

Nos plus tendres années sont derrière nous je pense, alors j’men fous, je bave sur l’avenir et retiens mon souffle contre ton corps. Il y a des trous de fourmi sur ton visage, si petits que moi seul peut les voir. J’ai beau passer et repasser ma langue, ils ne se referment pas. Peut être les égratignures du temps qui coule sur nous, sans relâche. L’esprit avide d’air pur, le voilà qui bat des ailes vers le rivage, son long bec plonge dans l’eau iodée, il en ressort couvert de molécules sucrées.

Mes doigts saturés d’envie composent de multiples variations sur le clavier tendre de ta chair ; l’air, lourd et gras, charge nos peaux d’un millier de gouttelettes puantes, ça te fait rire, je croquerais bien ton joli nez.