Une meute de chiens en quête d’hémoglobine, la bave au museau, continuellement recouverts d’une fumée nauséabonde, quelques gamelles crasseuses remplies de pâtes froides, des animaux crevés clignotent ça et là, bienvenue à Snowtown, la ville où il ne neige pas en surface, mais en profondeur. Les chiots sont un peu idiots, ankylosés par l’ennui abyssal de la morne city, surveillés de loin par leur mère camée à la nicotine et aux histoires sans lendemain, à peine capable d’aboyer seuls, bâtards pour la plupart, de véritables sacs à puces bon à piquer. Débarque un beau matin le maître chien. Les habitudes sont bousculées d’un coup d’épaule, les plats sans saveurs remplacés par de la grande cuisine, la vie revêt -enfin- ses habits de fêtes, même le bonheur pointe son museau. Mais nous sommes à Snowtown, un territoire barbare, où les carnassiers règnent en maîtres, les kangourous en savent quelque chose.. -bouillie- Snowtown, immense réserve naturelle habitée d’animaux cruels, n’hésitera pas un instant à laisser le Mâl(e) s’installer dans la niche familiale. Petit à petit, plan par plan, le maître creuse son terrier, immense grotte béante sous la voie lactée, seul lieu finalement où le chiot pleureur ressentira un peu de paix. Courte durée. Plans cinglants, plans sanglants, léger tremblement du corps et décors crasseux, le prédateur rôde et renifle ton sang, tout n’est que question de temps..
Snowtown