Tempo mesuré, mélange des genres , L’Homme sans Age est une sorte de journal intime « Coppola », une riche et mélancolique synthèse de ses oeuvres, de sa vie ; dans Apocalypse Now, on remontait un fleuve, ici nous remontons le Temps. L’éclair vient bien du ciel, marécage divin, et c’est avec une cruauté méticuleuse que Dieu ou Autre offre au professeur une nouvelle jeunesse –manquée– Youth Without Youth, mais surtout, Youth without Love. Dominic Matei (Tim Roth) s’enferme –à nouveau– dans sa forteresse du Savoir, mais, cette fois, il laissera une petite porte ouverte, juste assez de place pour que le langage amoureux s’y engouffre. Langage complexe et malhabile qui doit cohabiter avec tant d’autres: le Babylonien, l’Araméen, la Sanskrit, autant de branches enfouient qui conduiront Matei à la racine, à l’origine des mots, du langage, son BUT ultime, mais alors , quand ce TEMPS viendra, l’Amour ne sera t-il pas trop vieux? 

Bouleversante histoire d’amour hors-temps, amour de l’Autre, amour de l’Art.