À la recherche du Temps scellé par les histoires d’une autre nuit, j’aimerais quand même un peu revoir tout ton visage s’illuminer. J’ai la mine pâle et mal au bide, toujours en train de rouspéter : à ton bonheur je lève mon verre et crache une glaire sur le bitume. La lune me crie de te rejoindre, mais mon épée n’a plus d’odeur et tranche les ombres, découpe les corps et les idées jusqu’à en perdre la raison -Hier- les gorges des panthères rallument un cierge ensanglanté, pour les vivants ce n’est qu’une courbe, mais pour les autres un passage tissé de fer qui palpite à la surface des choses. Murmures courbés au-dessus des herbes folles et toutes ces peines sauvages qui ne demandent qu’à repousser, mais la forêt n’a plus envie et s’en remet aux Astres. Saturne éclaire la colline aux genoux écorchés, trouée entre les arbres, elle a du mal à respirer, mes cheveux tombent sous les coups, ma peau s’abîme, solennelle et triste – le vent remue le tas de chair bouillie qui autrefois me rendait fière, et un brouillard féroce avale les derniers bouts de moi puis pousse sa colère vers d’autres Cieux, vers d’autres Lois.
Torus – 333 Mirrors