Les trous de sa peau, comblés d’une tendresse pâle, me font frémir.

lie-moi à la tendresse d’une voûte!

J’enfonce mon museau triste au creux de son cou, la tiédeur de sa peau comme boussole, enfin, je me reconnais.

j’attache mes mains à la barbe bleue du temps nouveau,
il n’est rien de plus vain que les souvenirs.

sous les tendres gémissements d’une nymphe folle, j’organiserai ma chute..
Ils sont témoins, là-haut, de nos moindres caresses, ton corps accuse le coup et en redemande, qui suis-je, pour toi, lorsque nous sommes loin?
Désirs farouches de liberté qui ne laisse pas de place à la mollesse du coeur.
j’y comprends rien, moi qui croyait qu’on périrait ensemble, nos âmes soudées à n’en devenir qu’une,
lumineuse et démentielle, à la hauteur de nos attentes.

éloignez-vous de nous, putain, mon trône brûle de colère

Vous n’êtes qu’orgueil et détresse, à en salir les morts, à la manière d’un charognard vous picorez les yeux malins, sans jamais être rassasié.
milles troubles agitent mes rêves, mille péchés secouent ta chair,
sublime magie aux douces mains gantées, que cache tu sous ta blanche tunique?

Contre ta lèvre ennemie je presse un bâtonnet de sucre

au contact de cette valse lente et généreuse les chairs ploient petit à petit,
une liqueur amère trempe ta belle échine.

Au bout de la chaîne en toc un petit oiseau mou balance son bec dans tous les sens

Non, l’amour ne triomphe pas ce soir.

 

J’ai du mal à saisir, ce qu’apporte cet album. Mes mains se heurtent à une paroi gelée façonnée par l’ennui, que rien ne trouble. Je me dis que la tristesse du compositeur ne gagne pas, à être exposée ainsi, dans cette forme là. A la manière d’un animal trop brusque élevé en marge de la portée câline, le temps cabre son échine d’indécision puis finit par se mordre la queue, les crocs gonflés de haine.

La lune dépose son étroite écharpe d’argent sur la forêt et la faune qui s’endort. Au loin, les murmures de la ville troublent la quiétude des ombres endormies, parasitant leurs songes, remuant leur conscience. Du haut de son perchoir boisé, un vieux hibou se délecte des restes d’un rongeur, chassé quelques minutes plus tôt.  Le poil parsemé de taches vermeilles luit sous l’éclairage velouté de l’Astre triste. Son repas terminé, l’oiseau tend dignement ses ailes, le regard fixé au loin, l’esprit perdu au delà des cimes, et, sans un bruit, s’enfonce dans les Ténèbres irréelles du temps meurtri.