Les courbes du temps retournent leur veste de brume
sans un mot
Les traits divins d’un squelette imprimés, sur ma peau tel un pelage indélébile me gênent, à présent. Je ne m’inquiète pas, car un jour ou l’autre je t’oublierai, tout comme je me suis oubliée.
Souris ! Les animaux de glace t’observent…
Toilette amère d’un grain de peau trop clair, les hirondelles ont tué le printemps.
Je claque des dents et m’autorise, une fois encore, à renifler ton tas de couettes éparses, j’ai carrément du mal à retenir ma main..
Dame ! Tu étais si belle, à l’aube de notre histoire, tu dévorais le temps. L’amour est mort, à contre courant,
sans un soupir
Et je suis posée, tranquille, à bord d’un wagon gavé de flammes, lancé à pleine vitesse sur des rails blancs, leur acidité écorchent mes dents refaites.
Si le salut est leur idole, je veux bien disparaître, comme la dernière étoile, minuscule boule de chaud épuisée jusqu’à la moelle, que rien ne peut sauver. Surtout pas vos histoires, alambiquées et déplaisantes, qui s’enfoncent dans la brume.
Le ciel est boursouflé de tristesse, il en a mal au coeur. Une main se pose sur ses lèvres, comme pour en effacer les mots, à toi d’me dire ce que j’fous là…
Qu’importe où nous mourons, vraiment, les bêtes amères se chargeront de nos corps, à l’aube d’une ère nouvelle, à contre-courant, tu peux rien faire, à part honorer les tendres atomes qui un jour ont fait de toi, un enfant.
Le monde dépeint par cet album est souffrant. De nature cosmique, les ombres qui s’y meuvent avalent peu à peu les quelques éclats de lumière qui tentent deux-trois percées. Incroyables voix, sur Hollow Earth, qui me feraient presque toucher l’Au Delà du pouce :
les hommes liés confondent âme et poussière, ne pardonnant rien et craignant tout.
Oublie