2010

L’album s’ouvre de la pire manière qui soit : Fainting Spells n’a aucun charme, zéro raison d’exister. Flippant, à la première écoute, surtout si l’on a que cette galette à disposition pour deux heures de trajet – coincé sur les bords du Styx? Va falloir faire avec. Gratter la terre de ses doigts pourris afin d’y trouver une pièce quelconque à refiler au passeur.. Claquement d’ongles effrayés contre la track 2, qui débarque sournoisement, ses beats fondants de mélancolie aux abois. Et là, on se prend une grosse giclée de lumière crue en pleine face, le genre de lumière qui fait ressortir les cernes, aussi puissante qu’une caresse d’astéroïde ravagée, sorte d’uppercut mâtiné de douceur, délicieux Knock Out. Les 4 morceaux suivants sont du même niveau, et quel putain de niveau! Combo céleste et destructeur au goût granit envoyé par un colosse aux poings de feu, l’échine parcourue de Sa voix, voix qui se disloque et s’éparpille dans l’atmosphère, portée par un vent salé à l’haleine de glace.

III nous noyait dans d’Infinies Abysses gouvernées par la Terreur, mais, cet album-là déploie ses ailes forgées d’Espoir et, d’une série de battements savamment orchestrés, nous hisse vers le haut du tourbillon, déposant nos corps gorgés d’écume au pied des pierres tombales gravées en nos noms.