J’ai barbouillé le crâne d’un gosse de larmes, à force de m’ennuyer
écartant les doigts je puis voir, le mince filet blanchâtre lâché par ces heures à jamais disparues
au loin, des pigeons se foutent de ma gueule en battant des ailes
contre leurs corps gras les plumes sonnent comme un glas

y’a-t-il vraiment plus rien à faire?

De la pointe du pied j’écarte le cadavre pourri d’une guitare abandonnée
ses cordes cassantes frissonnent et gémissent, j’en ai la chair de poule.

Un banc me fait de l’oeil, de l’autre côté de la cour.
je m’y assieds, la gorge brûlante

–craaaac–

sous mon postérieur, une boite de cd , flanquée uniquement de cette inscription :

PLAY ME!!

je l’ouvre, insère le disque brillant dans mon lecteur et tout change.

Peach Kelli Pop débarque dans mes oreilles tel un Ouragan de dragibus célestes et craquants comme le sable, je trésaille. En maints endroits, ma peau commence à fondre. J’relève la tête, y’a pourtant pas de soleil!

m’en fous d’avoir l’air bête, je gigote à présent debout, sans retenue aucune

mes semelles piétinent les fientes des pigeons, les mômes ont pris peur et se planquent sur les branches des vieux arbres endormis, deux-trois pervenches convulsent au son des grattes enjouées, je suis enfin bien, ma toux s’est envolée.