Je ne m’assieds jamais au dernier rang sans une idée ou deux derrière la tête. Les bras croisés sur le plateau de bois, mon regard s’accroche aux nuques claires plantées aux troncs de mes semblables qui ne paraissent pas remarquer la marque brûlante de mes iris sur leur peau. Qu’ils aillent au diable avec leurs problèmes, ce soir je reprends le contrôle. Marrant, quand il s’agit de nous, j’ai l’impression d’crever à chaque caresse et malgré tout, j’en redemande. Et tu t’étonnes encore d’ouïr un tel fragment frelaté, qui te salit la gueule, quand tous les autres, par respect, se sont retirés dans leur tanière, la queue recroquevillée sous leur bas-ventre, résignés à l’ennui. Ne t’étonne pas si ton échine se courbe d’elle même, tu n’es pas humble à supporter, en dehors de ta niche abrupte, tu revêts tes grands airs de Prince qui « saitout » et ça me braise, et je me brise, aussi dément qu’une nuit de baise j’attaque les bouillonnants contours de nos âmes tristes et me repose en rigolant.
Pas sûr de comprendre où ce sentier me mène, j’insiste tout de même parce que je n’ai rien d’autre à faire et qu’une force improbable me pousse à continuer.
Mes doigts s’écrasent lourdement sur les touches vertes de mon clavier en plastique. Qu’adviendra-t-il de ces objets ? Même les plus grands Génies de ce siècle sont bien en peine de me répondre. Peut être aussi qu’ils ont d’autres ambitions que de pleurer la Terre, et toutes les saloperies sans intérêt qui continuent d’y « vivre ».
La logique des mots me rassurent autant que tes paroles me perdent, troublant hasard.

Crois-tu qu’un jour tu saisiras ?