San Fermin – Jackrabbit (2015)

Le son est clean, l’atmosphère foutraque , msieur Lapin broie de l’or.
L’oreille grignotée par Ladies Mary, Jack balance ses orteils à quelques centimètres du parquet. La jeune femme dont il reniflait le parfum à même la peau, cette nuit, s’étire. En sifflotant, Jack traine sa silhouette jusqu’à la cuisine, vert-pomme tape à l’oeil, je suis un grand garçon, que coule la caféine!
 Quelques rayons timides lèchent la croupe de la jeune femme encore emmêlée à la couette; ses cheveux s’imprègnent du tempo déroutant de cet album flingué à l’audace, parcouru de frissons boisés. pieds nus sur des brindilles, le couple se met à danser.
 
Sur le matelas sans sommeil de la Nymphe Emily, s’étalent des mélodies intrépides qui s’engouffrent dans le sillage des deux amants – au détour d’un buisson, Jack se pétrifie sur place. Ses doigts se couvrent de touffes de poils grisâtres , des griffes déchirent la fine peau sous ses ongles, ses oreilles s’étirent au son de cordes lancinantes. Pris de panique, Jack Rabbit s’élance sur un sentier couvert de mousse, dérape autour du tas de bois et se retrouve le dos plongé dans les fougères. Son petit coeur de lapin bat la chamade, son museau se plie au rythme frénétique des insectes qui bourdonnent autour de lui, à l’affût, il écoute ..
Jackrabbit, à l’image de son artwork, est un album qui s’apprivoise et se découvre par bribes, morceau après morceau, au gré des ondes fluviales. 
Quand tous, êtes condamnés à l’ennui, 
de son fourré le lapin surgit
d’un coup de patte, d’un coup de langue 
il vous attire , sur un break de miel 
à partager , subrepticement, son ressenti