Dawn Richard – Blackheart (2015)

Derrière une montagne d’articles numérotés,
règne une jolie brune aux ongles étoiles. Inlassablement, au fil des
secondes qui s’égrainent, ses mains vont et viennent par dessus les
denrées que les clients achètent, visages renfrognés ou trognes de
déclassés, charmant sourire pour une armée d’ombres pressées.

Je ne juge ce temps perdu, ne le méprise ,
Enveloppant sa silhouette, Il la protège;

La voilà qui trotte sous une lune sans entaille,
portant à ses lèvres une ‘garette grésillante
qu’elle écrase du talon, ouvrant ainsi la faille
dont s’échappent des reflux d’Adiante

Blackheart est emprunt d’une féminité absolue, loin d’être étouffante –
Des
instrus espiègles à la voix au goût de nuit, l’album agit comme une
invitation au Songe, déclamant la promesse d’un crépuscule à deux, tout
en douceur.
Jamais je n’avais entendu d’Interludes aussi complets, – Choices
en est l’exemple parfait- et ces détails, dans les instrus, qui
éveillent sans cesse quelque chose, au fin fond de nos mémoires, de nos
entrailles.. quant à cette voix… limpide, chargée d’une touche
mélancolique, comment ne pas succomber??