Le râle rauque d’un corbeau éméché

Réveille en sursaut la belle endormie

Doucement, sur la pointe des pieds

S’approche de la fenêtre, scrute la nuit

Une miette d’un amour coloré

Se dresse par dessus les tambours

Elle rote des mots de haine, déchainée

Croisant le fer, avant le jour..

L’artwork pas très mignon me donnait pas envie. Et ce vieux sax , dès
l’ouverture, m’avait gavé. Et puis y’a eu ce soir d’été 2015, gorgé de
solitude, un de ces soirs où la mélancolie te prend par la main avec la
ferme intention de t’en faire baver, comme ça, parce que le Temps te
toise de son trône cliquetant.. Alors j’ai voulu réécouter des albums
familiers. Mais j’ai très rapidement pris peur, ces derniers me
paraissant hostiles, comme habités par une âme étrangère, qui jamais ne
m’aurait accepté.
J’ai tenté cette galette sans trop y croire, les orteils crispés vers l’intérieur, l’oreille alerte.
L’artwork n’est pas plus beau qu’avant. Moins menaçant, peut-être. Et ce vieux sax, dès l’ouverture, toujours aussi gavant..

Puis la track 2 (Love inc.) qui porte
foutrement bien son nom, s’élance doucement, entourée d’une faune
bouillonnante, pour atteindre des couches stratosphériques inexplorées. Kalimera me fait penser à cette jolie chanteuse Grecque, d’il y a quelques années.. Je commence à me sentir bien. Leema, plus sérieuse, à des relents tribales, parfait pour s’agiter!

Débarque alors Maifeld, sorte de femme Ogresse
enragée, qui te retourne le crâne avec ses excès de basses frénétiques,
que les synthés ont du mal à calmer.
La seconde partie de l’album, moins féminine et plus mature n’est pas en reste.
On m’a retrouvé courbé sur mes enceintes, à l’aube d’un jour nouveau, l’album de Booka Shade entre les cuisses, prêt à m’y replonger au moindre postillon mélancolique..