James arrache 2-3 billets froissés du portefeuille de sa mère et s’esquive par la porte de derrière. 
Les gouttes acides d’une pluie blasée l’accompagnent alors qu’il sautille d’un trottoir à l’autre. 

mission brocante , ultime est la quête , sacrée la procédure. 

Postée devant un stand qui sent le moisi, une grosse femme dont la tête est recouverte d’un chapeau en peau de bêtes, scrute les bibelots, tripote les livres en grommelant, le coeur durcit par trop d’années solitaires. Sa lourde main s’attarde sur un boitier noir, rongé par le temps : Space Attack 3000 . Du pouce elle caresse l’arête du jeu, plissant ses lèvres sèches, chatouillant l’idée d’acheter ce curieux objet.

Après un bon quart d’heure , la grosse dame repart avec un sachet rempli à raz-bord de câbles, manettes et autres instruments des temps anciens. Le vendeur se frotte les mains, il n’espérait pas se débarrasser aussi rapidement de l’encombrante marchandise.  

Arrivée au pied de son immeuble, la femme croise le regard du petit James, assis devant la porte, la morve aux lèvres. Le chenapan s’est fait choper à chouraver du flouze à sa daronne, le voilà puni.Non sans soupirer, elle l’invite alors à venir essayer le nouveau bidule, là, qu’elle a acheté. 
Le gamin passe sa tête au dessus du sachet 
son regard s’illumine, ses cheveux crépitent 
la galaxie n’a qu’à bien se tenir! 

EP toqué aux relents d’acides, Planes donne irrésistiblement envie de s’agiter, dans des bois au fond d’une cave contre un cadavre de vache fumant, peu importe, du moment que les décibels claquent .