Ursula Meier – 2008 


 L’autoroute craquelée défile sous nos yeux, les barrières arrachées, les corps s’y déplacent et s’y confondent au gré de leurs envies, sans entraves. Puis débarque la cavalerie, d’imposant camions dégueulent alors des litres de goudron, mélasse bouillante qui s’insinue dans les trous , trous de peau ou de béton. Les rides, les défauts, quittent la route et viennent se coller à leurs dos, s’immiscent doucement dans leurs âmes, ils perdent le contrôle; leurs sentiments , sauvages et ravageurs s’expriment, par le biais d’actions plus ou moins fantasques, tout par en latte, dans cette baraque.