L’ambient a le don de m’emmerder, sauf en de rares occasions où la magie opère et mon âme se retrouve caressée, retournée.

Au détour d’une traque intensive d’albums frais et délicats à mettre dans mes oreilles (quelques minutes avant d’accrocher mon linge), je suis tombée sur New Rome, un gars que j’connais pas, mais dont la pochette de Somewhere m’a attirée, irrésistiblement.

Somewhere – 2017

Lobster (track 2 de l’album) m’a fait l’effet d’un décollage les yeux ouverts, une main sur le coeur de l’être aimé, en direction des sommets.
Medusa , et ses allures d’oiseau de feu, déploie ses deux ailes gigantesques dans le but de chatouiller les nuages, on nage en plein délire oxygéné, c’est dingue !

L’album recèle encore quelques titres fous qui m’ont fait taper le trip du mois, Mosquito, par exemple, et ses sonorités épiques qui déboulent de nul part, telle une invitation lancée du fief des anges perdus,  camés au spleen, et puis Somewhere, cette track… elle sautille dangereusement sur la limite qui sépare l’extase du ringard mielleux, tout en riant.

Troublant voyage …

Que j’ai immédiatement souhaité prolongé en écoutant Nowhere Somewhere Stories, également sorti cette année

Nowhere Somewhere Stories – 2017

Et là, Pine (deuxième morceau) m’a électrifiée … Ajout de voix hachées, virginales et bibliques comme je les aime, mon Dieu faites que ça ne s’arrête jamais !

j’ai vu mon corps ballotté doucement entre les nappes tièdes des synthés lunaires et les douces comptines des astres, alchimiste des sons et des couleurs, New Rome m’a tirée de ma torpeur et m’offre de quoi revivre, délicatement, sans jamais trop en faire.

Parce que je voue un culte à la spontanéité, je meurs d’amour pour ces deux albums. Je fais d’eux mes compagnons de route, aux côtés des quelques autres « albums essentiels » qui me construisent et m’habitent. Si quelqu’un se reconnaît dans ces albums, qu’il me fasse signe sans tarder, parce que je crois n’avoir rarement rien écouté d’aussi pur et ma maladresse m’empêche d’en parler correctement.

 

 

Le plus beau, dans tout ça, c’est qu’il me reste encore son tout premier, Nowhere, à écouter.

Nowhere – 2016