Entre la rose et l’opinel, mon coeur balance — Le voilà qui se cogne aux lourdes portes de fer
Sur la terrasse en bois, un lit et quelques fleurs attendent le retour du printemps, en vain !  il n’y a plus d’amour au fond de la bouteille, les mains de feu ont absorbé la nuit — j’ai beaucoup de mal à aligner mes mots, car tes beaux yeux me troublent ; les miens, qui hier encore étaient trempés de larmes, dans ton rire se noient, avec délice.
Tâchons de ne pas salir nos langues avant la fin
Je pèse mes mots, jolie môme :
Ton ombre et moi, au beau milieu de la nuit, ferions l’amour comme des loups bleus…
trop fatiguant de s’offrir un matelas, alors je t’emmènerai au-dessus des nuages, contre la ruine qui depuis des mois nous toise de ses pierres chaudes et irisées.
Si tu me l’autorises, j’embrasserai ton nez sublime et droit, ivre de vagues et piqueté d’éclats d’étoiles confuses; j’ai mis des mois à retenir la couleur de tes yeux parce qu’ils sont incroyables et recèlent mille nuances
Quand tu souris, j’ai idée que les anges condamnent le rayonnement qui émane de ton visage, tant il semble appartenir à quelque objet divin.
Ciel d’or liquide qui se pavane, contre ma bouche, ton rire qui se rétame,
je passe mes mains sous l’eau pour tenter d’effacer les restes de ton corps entre mes doigts collés,
j’appréhende la venue de l’été, sur son attelage fleuri, qui signera la fin de ce rêve égaré…
J’espère te recroiser un jour, au sommet d’une montagne par exemple, loin de tout chahut, rien que nous deux, même si c’est que pour discuter, parce que tes mots, lorsqu’ils glissent entre tes lèvres, me font chavirer.