à l’heure où l’Aube s’accroche encore, du bout des lèvres, aux ailes des chauves souris, j’ai aspergé mes livres d’essence.

La moitié de sourcil n’a pas frémi devant ces dizaines de couvertures à l’agonie, trempées et suppliantes, l’échine tordue en direction d’une bibliothécaire invisible, dévorée par l’Oubli il y a bien longtemps.

Avoue ! Le pire est à venir…

Lui ? il a plus rien dans la tête, à peine une humeur inconstante ; ses pensées le troublent et le sidèrent : roulé en boule à la manière d’un chat, il plaque sa joue contre le marbre frais. J’entends parfois sa respiration tressaillir, jusqu’au flagrant délit de songes dont il se rend coupable, hématomes scellés sur le front.
Si dans mille ans j’échoue à créer mon propre monde, il restera au moins ce disque un poil énigmatique et insolent, pour témoigner de l’étrangeté des êtres qui, semblent avoir capturé le Temps.