Spike Jonze – 2013

Le regard planqué derrière ses hublots glissants, la moustache tombante
et les épaules affaissées, Joaquincoeur briséPhoenix traine sa
carcasse dépitée sur le sol immaculé de sa vie monotone. Tourmenté par
une Idylle consumée, le voilà lové dans les bras du Spleen, à l’aise sur
son matelas en débris de verre, le dos lacéré par les restes de son
Amour aux ailes tranchées ; hésitant entre la mièvrerie du songe ou le
mensonge d’une romance en pixel, Spike Jonze tente de nous offrir un
spectacle mignon, vrai, acidulé ERROR SYSTEM ERROR La manœuvre est
vaine, la sauce ne prend pas. Les personnages disparaissent derrière
leurs propres traits forcés à outrance ; l’étanchéité des décors,
l’épanchement des sentiments se télescopent à la sortie du métro,
rendant la bouillie indigeste – l’être lambda, hyper-connecté en mode
solitaire, surfe sur la hype du loser au coeur fondant, l’impression
d’avoir subi c’film un millier de fois. Ce type aux manières
mollassonnes et mesurées, cogitant H24 avec ses multiples pensées n’a
rien à montrer . Si ce n’est un éclat de fureur, plutôt réussi,
lorsqu’il pense perdre Sa-moitié et, qu’à contre courant d’une pensée
unique, il galope de toute la frénésie du désespoir vers les entrailles
d’un monde aseptisé et dégueulasse, un monde lyophilisé vers lequel nos
silhouettes tendent dangereusement.