J’ai les gencives qui saignent à la tombée du lit, j’avale 2-3 cannettes et ça repart, la tête noyée dans l’alcool, les narines frétillantes et les oreilles dressées, prêtes à l’écoute, épatez-moi, allez-y, j’attends ! J’aime et déteste beaucoup de choses, j’enchaîne les styles et disques façon boulimie, je m’enflamme parfois trop vite, je rate des chefs-d’œuvre sans sourciller.Je ne connaissais pas Boredoms ou, plus précisément, ça m’avait jamais intriguée. La pochette de l’album m’agace, parce qu’elle est niaise et efficace, parfois, il m’en faut peu.

Je lance le disque et décapsule une énième bière, dehors, la ville dégouline allègrement, nous conseillant de ne pas foutre un pied hors de nos chambres. Le soleil mûr de Barcelone me manque autant que la douceur de leur bouffe, de leurs sourires, et ces rivages fondants me colle encore des frissons à l’arrière du crâne.
Vous n’allez certainement pas me croire, mais , le 5ème morceau de l’album m’a littéralement transportée au coeur de la ville, sur mon biclou grinçant, casquette à l’envers, le visage fendu du plus large des sourires.

Le début de l’album enterre toute logique et bon sens en quelques notes sidérantes, sans répit jusqu’à , suivi d’un truc plus doux ( ) qui s’éclate à monter en looping jusqu’au Zénith, dire que j’ai failli passer ce morceau parce que je l’aimais moins HAHAHAHAHAHAHAHAHAHA !

Les drums sont incroyables. Des petits djembes timides qui arrondissent les angles aux franches morsures de batteries grasses et lourdes, les musiciens régalent, régulièrement appuyés par des bruitages venus d’un autre Temps.

Sans crâner plus que ça, Vision Creation Newsun impose son style dans les caboches et illumine les coeurs, Dieu que c’est nécessaire, tant de liberté et d’amour du son ça me met K-O, je crois que rien ne manque à cet album singulier, rigolo et fascinant.

Heureusement que je me suis laissé tenter !