Un peu comme si les instruments d’ce disque étaient sous acide – un
drôle d’acide fruitier : zeste de citron, bulles de myrtille et fraises
écrabouillées. Une fois la mixture en pot, suffit d’y plonger un couteau
propre et de s’en tartiner les tympans, puis de racler le fond du bout
des doigts, s’en foutre plein les lèvres, la langue, les dents qui
claquent, les yeux qui pétillent comme des framboises sous les fesses
d’un gosse un peu trop gros, grasses et consistantes, les transitions
subliment le tout en enrobant les voix d’une poudre sucrée, relents de
noix de coco shootées au soleil, le rythme s’emballe, puis en un souffle
se pose à l’extrémité d’une branche de bananier, un type en salopette
rouge s’approche alors du tronc, les bras luisants de sueur, commence à
s’attaquer à l’arbre , coups de mâchoire rythmés, la main au cul d’un
écureuil éberlué le voilà qui mordille une gousse vanille tout en
chantonnant des trucs chelouds – l’gosier en feu à force de fumer des
cigarettes gout noisette voilà notre écureuil qui s’barre en ricanant,
les pattes posées sur le volant poisseux d’une décapotable immaculée,
Strawberry Jam dans le lecteur cd..
Animal CollectiveStrawberry Jam (2007)