Lil Reek & Brodinski – Rock Out
Et si demain tu te faisais défoncer la gueule par un mioche d’1m20 sur le chemin de la boulangerie ? Ses petits os pointus déforment la peau de son tshirt, j’y vois les restes d’un goûter éparpillé sur un lino moucheté de chiasses de cancrelats, pas facile, dans ces conditions, de penser à autre chose qu’au temps qui file faire prendre ailleurs – Son flow, raclure de faon fugueur, galope entre les beats en se rétamant allègrement la tronche, à plusieurs reprises – l’instru vient d’un lendemain d’orgie pour laquelle tu as perdu ta dignité bitch ; j’ai hâte de voir ton cadavre ébène plonger sous la terre meuble du cimetière de derrière les collines, ravale ta fierté c’est pas de toi que je parle, je pose mon biberon d’acide et retourne à l’école, le canon froid du silencieux contre ma hanche
Venetian Snares, Daniel Lanois – Mag11 P82
Et j’ai rouvert un magazine, à la belle couverture glacée, p82, comme le titre de ce morceau, devine sur quoi je suis tombée ? Une sublime esquisse de toi, peinte dans mes rêves mille nuits durant, j’avoue, j’avoue, là c’est de nous dont il s’agit, ou bien peut être d’un songe perdu à jamais dans la RAM d’un robot défectueux. Regarde ses pauvres circuits qui crépitent, il n’en a plus pour longtemps… Aime-le encore une tendre saison , . No N ?
Vince Staples – Get The Fuck Off My Dick
Des fois, j’avoue, j’ai grave envie de lui éclater la face contre le radiateur. C’est toujours chez elle que ça arrive, quand on baise, y’a des ombres cheloues qui égratignent les murs et se déplacent en frissonnant, i’m no knight no no no no hero, i just wanna be alone, des lignes noires fissurent mon cervelet, j’arrive plus à faire de son, j’ai plus envie de rien, get the fuck off my dick, je byte pas la moitié des paroles mais je m’en fous parce que je les devine et invente un cauchemar, je suis lui sous elle qui pleure, pas facile de s’en détacher, je recrache ma tétine sur le cadavre de son chien, on l’a traîné là parce qu’on avait rien de mieux à faire, YEAH, touche pas à mes souvenirs, sous mes ongles plus longs que d’ordinaire, ils palpitent TOUS JOURS !
Nathan Fake – Arcaibh
Faudrait pas que le menu soit réduit en cendres. Pourtant, à chaque fois que je pose mes yeux dessus, des lignes tordues vrillent les Saintes Écritures, et je peux te dire que c’est pas beau à voir. Je lâche l’ordi quelques instants, le temps d’aller me servir un verre d’eau glacée. Sans paille, je bois d’une traite cet amas de molécules qui se mélange à moi sans sourciller. C’est fascinant, tous ces rendez-vous manqués avec la grosse Faucheuse, je me demande ce qu’elle en pense, du haut de son cratère, de cette immense défaite.
Ce morceau bute, autant que l’amour