Son fumet est celui d’une créature fauve
Sa tignasse ardente brûle aux gestes amples de
son corps souple et infini
Ses deux prunelles percent le masque qu’elle a dérobé aux dieux
sa bouche maitresse répond à leur malice
Elle se tient à mes cotés, deux seins saillants fièrement dressés, défiant la brise fraiche de la matinée
Elle est belle quand elle joue avec la montagne
Au bord de la falaise ses hanches dansent l’ivresse d’un golem soutenu par ses petites fesses
Elle jette de lourdes pierres à la vallée
Mais c’est ses jambes qu’elle doit aimer
Voyez comme elles l’emportent et l’entrainent à la parfaite mesure de sa folie
tandis qu’elle rit, grogne, s’agite et s’émeut de sa propre liberté
je sais qu’elle va tomber
ma maitresse est la Reine des démons et de son dos percent les ailes noires et cruelles de Satan qu’elle a trompé
Elle est dos au vide et me contemple une dernière fois, moi son démon, sa bête et son soldat
« Je t’aime » menti le masque
j’élève le bras en pointant deux doigts vers elle : « Bang ! »
Un petit trou rouge orne son sein au niveau de son coeur absent
L’horreur s’empare du masque de cette reine déchue
La bête s’effondre et disparait dans l’abysse