Planqué derrière une pochette rappelant crânement Amer Beton et l’hôtel de 2046 (rien que ça!!) Club Coil agite son torse pâle au gré des hoquets d’un néon mauve, planté au plafond crade d’un club mal famé. La lourde lumière recouvre la piste de danse, enveloppant jusqu’aux fesses laiteuses des filles en mini-jupes, agrippées à leur paille fluo, les narines palpitant au rythme tortueux du son vomi par les enceintes — la grande brune veut de la came! Elle s’enfile sa vodka sans grimacer, pose le verre en équilibre instable sur le dos d’un type assis la tête entre les mains, prêt à vomir. Elle s’éloigne d’un pas plume, glissant sur le parquet à la manière d’une danseuse spatiale. Son oeil habitué s’est arrêté sur un mec vêtu d’un gros blouson noir, cheveux raz et nez de travers, il a de jolies lèvres. Sur la pointe des pieds, elle lui fait part de sa demande à quelques centimètre de l’oreille. Il sourit et lui fait signe de le suivre.
Les cloisons taguées des chiottes ne se donnent pas la peine d’atténuer la musique, faut gueuler pour se faire comprendre
à deux dans une cabine trempée, elle se sent à l’étroit. Le dealer fouille dans son blouson et lui sort une petite boule verte, de la taille d’un nez en chewing-gum, ceux collés sur les glaces en forme de tête.
Elle la gobe sans demander son reste, il mate son cul, hilare.
« T’as un problème?? »
Pour toute réponse, il lui fracasse la tête contre la paroi. Étourdie, elle manque de s’étaler à terre, mais il la retient en prenant soin de frôler ses seins du bout des doigts.
Satisfait de ce qu’il touche, il déboutonne sa braguette, faisant glisser son jean au bas de ses chevilles. Il se frotte copieusement contre la jeune fille inerte, lui ouvrant la bouche de force afin d’y trouver refuge.
10 minutes plus tard, sous les beats démantelés de Tired of You, le mec rejoint sa place au bar, la mine réjouie, le coeur léger, des traces de bave le long de son cou.