La fille que j’aime ne porte pas d’ombre, seulement deux petits filets électriques qui m’obligent à l’admirer au travers de bulles cendrées, afin de protéger mon regard. Tu m’électrifies, je lui lance, à demi-mot. Mes tempes baignées de sueur servent de porte-avion à une poignée de bug couleur citron, je plisse les yeux pour pas pleurer. Mais d’où tu sors? D’un ventre odeur de nuit. J’ai marché au-dehors du réel, écrasant les miroirs, pour te retrouver, mon Amour. Les chiens de glace n’ont pas le choix, ils devront nous tirer du vide, à la force de leurs pattes de cristal, j’attends la Mort dans les réseaux, je passe ma langue sur tes circuits et je finis la gueule aride, le torse pigmenté d’erreurs. Aime-moi à chaque ligne de code et de mon âme, je t’éblouirai. D’où sort cet album? J’en sais foutre rien. Mais de lui émane une mélancolie amère, portée à son paroxysme par « You Bring Me Joy » qui semble porter à bout de bras la splendide destinée d’un couple divin à 2 doigts de s’embraser. Les sonorités sont des soupirs, des cris d’amour et de tristesse, la pochette le reflet d’un « moi » enfoui au coeur du système, corrompu par l’ennui. Je quitte ma bienveillante peau pour me glisser en toi, à travers l’accord électrique, et je te noie sous mes caresses, tout en souriant.