Dans ma tête, Gorillaz éveille quelques souvenirs électriques plutôt agréables: la première écoute de Clint Eastwood, une glace simpson (avec le petit nez en boule de chewing gum) en bouche, les yeux écarquillés devant l’écran de télé, la mélodie entêtante qui s’infiltrait doucement dans mes veines, et puis le festin visuel de leur univers graphique halluciné, mais ça s’arrête là. J’ai jamais pu apprécier leurs albums en entier, je dois aimer 3 morceaux à tout péter, c’est pas énorme…

Du coup, j’en avais pas grand chose à foutre, de ce disque. Surtout que la pochette est à gerber (par rapport à celle de la Mixtape de Noodles…. l’enfilade du siècle!!). J’ai quand même zieuté vite fait la track list, comme ça, pour voir…. Mes yeux hagards sont direct accrochés par Kelela. Eeeeeeh mais whaaaaat??? Et mes potes m’ont rien dit??

J ARRIIIIIIVE!!

La curiosité me pousse à écouter la relique en entier, du début à la fin, de la première note à la dernière, sans rien sauter.

sauf que ça commence mal (la track 3 est IMBUVABLE), les deux suivantes pas beaucoup mieux, ils ont craqué le quota de gimmick Pop 2K000000 en mousse, je soupire d’ennui, mais SILENCE, la princesse du RnB 8.5 débarque en track 7, j’ai les fesses caressées par un peloton de coussins moelleux, de ma main droite je gratte les oreilles tendues d’un gros chat en coton, ALLEZ, ALLEZ, je veux du S.E.X.E!!

o_o° Il est cramé ce son, putain, qu’est-ce que…

J’ai dû l’écouter 3 fois pour être certaine.

J’abrège.

ça commençait TRES mal. Et puis j’ai rigolé. Et la musique m’a portée comme rarement dans les hautes sphères de la félicité.

oui. Peut être que dans 3 semaines j’pourrai plus entendre un seul accord de cette galette, mais pour l’instant, j’ai qu’une envie, le réécouter, encore et encore.

Sérieux, Charger défonce! c’est finement langoureux , genre passif/agressif, ça te propulse entre les cuisses huilées d’une dinde de luxe carburant à la C. , tu la vois qui agitent son arrière train sous les spots pourpres? Rien que pour toi. Andromeda et sa mélodie ringarde te font les yeux tristes, tu ne peux qu’écarter les bras pour un immense câlin. J’arrive pas à y croire, j’ai envie de cajoler un synthé miteux et le chanteur de Gorillaz… waaaa

y’a d’autres pépites qui se cachent dans les broussailles… La ballade triste Busted and Blue, bleu chaton ça tombe bien, j’avais besoin de réconfort. Les temps sont durs, ce morceau invite les âmes tristes à se blottir tout contre un torse chaud, des petits anges calment l’orage d’un battement d’ailes, on se sent bien.. protégé..

Too much, cet album est too much et ça fonctionne!! Ils ont atteint la zone du carnaval de l’étrange, là où la putain mystique promène un Donald Trump transi d’amour au bout d’une laisse en crystal, je pète littéralement les plombs lorsque j’entends la voix de Pusha T sur Let Me Out, oh bordel que c’est bien trouvé. Son flow se marie parfaitement au rythme flegmatique du morceau, entrecoupé du refrain le plus cool de l’année. Be reaaaady ooooooooouh be reaaadyyy, lalala,
propulsage cosmique dans une piscine à boule and bass , agitons les bras par delà les consciences!
hahaaaa mais ça ne s’arrêtera donc jamais, Albarn qui dissémine avec intelligence des petits refrains discrets mais entêtants toutes les 120 secondes, c’est un mathématicien de génie ce mec, qu’il me donne des cours particuliers!!

Diantre, un petit Kazoo crasseux qui tousse quelques notes au hasard d’une portée, incongru et génial, j’ai pourtant pas bu une goutte depuis hier aprème, comment je vais pouvoir justifier ça?

Le pire dans cette affaire, c’est que j’aperçois clairement une ligne directrice fondue aux arrangements, qui se plaît à parcourir l’album en tressautant quand bon lui semble, proposant ainsi de quoi boire et manger pour les mille ans à venir.

wow