Je me suis réveillée en savourant les draps, enivrée par vos odeurs mélangées. En prime, quelques rayons citronnés soulignent tendrement ta silhouette imbibée de sommeil. J’écris d’en haut et si je penche ma tête, j’aperçois le torrent de souvenirs zigzaguer entre les cheminées de fer, cours d’eau tantôt tranquille, tantôt secoué de puissants remous. Et cette marque, bien interprétée, courant sur les pages blanches à la manière d’un chat tout rond, traçant l’Amour avec légèreté, me fait sourire. Peut être qu’en nous résonne quelque chose de trop amère ; pourtant, nos coeurs palpitent à l’unisson, sans jamais déposer les armes, comme autant de tambours assoiffés de victoire. Le repos comme but ultime, caché à l’ombre d’un figuier en fleurs, ronronne sous tes caresses. L’asphalte brûle sous nos pas, on se rapproche. Nos mains s’adaptent et se touchent, sans tremblement. La totalité de mon âme se déplie alors, offrant à qui de droit la possibilité d’une vue nouvelle. Peu importe où tes petites pattes te portent à présent, car, le souvenir de ta présence a découpé le Temps et triomphera de l’Amort, avec panache, sans perdre sa couleur. Bouillante et incroyable boule de poils au regard tendre, à chaque nouveau matin qu’on m’offrira, je miaulerai pour toi.