Il est minuit passé, tu zones sur la toile en mâchouillant un smarties périmé, la vieille sensation moisie du ‘pourquoi j’suis seul, qu’est c’que je fous là’ te reprend, mais alors que t’allais déprimer sec, un petit point noir attire ton attention, le coup de rasoir, tout ça, ce sera pour une autre fois. 

un cafard. une punaise, un cloporte. peu importe. l’insecte te scrute avec ironie, du haut de ses 2 millimètres, vous vous jaugez du regard pendant plusieurs minutes, lui par terre , toi le cul sur un fauteuil grinçant, sur ce morceau là

Tu t’approches doucement de l’insecte, t’essayes de l’attraper , pas moyen, il fuit plutôt rapidement, roule sur le dos, esquive, tu le frôles du bout des doigts  Changement de décor brutal

la bestiole t’emmène dans un hôtel crasseux, chambre 303, les murs sont pétris de merde, tiennent par magie tant la saleté tire les fondations vers l’enfer. tu cours dans les couloirs, t’es paumé, un peu stressé, ce son n’arrange rien, au contraire. les insectes sont fous, des fourmis dansent le twist sur la tapisserie de la chambre 907, un gang de blattes termine une partie de roulette russe dans l’escalier du 7 ème étage, tu cours toujours, une orgie de scarabées toqués dans l’ascenseur, c’en est trop.

tu plonges tête la première de la fenêtre du 3ème, tu tombes sur tes converses, et commence à errer dans cette ville insecte. un magasin de cookies pépites de pucerons te colle la gerbe, déglutir c’est bien beau, va savoir ce que tu feras dans 15 minutes. t’écrases sans vraiment le vouloir une vieille coccinelle à moitié Borgne, tu te sens con, un groupe de cafards tatoués t’interpelle, ils cherchent la bagarre, craquement de phalanges, oh, ils sont 9, tu presses le pas, jusqu’à courir, t’en peux plus. au détour d’une rue, un néon flashy catch ton regard, face de buse, pousse donc la porte du club!!

c’est la Party du siècle dis moi!! t’esquives deux trois veuves noires, tu poses ta carcasses fatiguée au comptoir, 2 whisky marguerite, ça passe ultra bien, ton oesophage t’en est reconnaissant, tu commences à sourire aux mites à coté de toi, tu payes un coup à la Mante Religieuse habillée en cuir moulant, elle te traîne dans une pièce adjacente, ça pue la sève et l’anti-mite, projeté dans un fauteuil en toile d’araignée tu  souris bêtement, ton verre à la main, les néons fluos t’aveuglent, tu fermes les yeux, la Mante commence son travail.

Les bonne choses ont une fin, l’aube pointe son museau, tu te retrouves sur le trottoir, le portefeuille léger, la mine réjouie, t’esquives le vieux troupeau de vers qui rampent lentement sur le bitume, vomissant leurs tripes et whisky de trop, tu t’installes bien au fond du bus chenille, là où il fait chaud.
lentement mais sûrement, t’arrives chez toi. tu refermes la porte de ta chambre derrière toi et t’arrêtes une seconde devant le miroir. puis, les sourcils froncés, la mine grave, tu t’approches de ton bureau et tapotes sur ton clavier d’ordinateur:  ‘comment enlever antennes d’insectes