Patrick Hughes – 2010 


Jeune cowboy déséquilibré car sans cheval, Shane Cooper avance tranquillement sur les hauteurs de Red Hill, persuadé qu’une journée ordinaire l’attend. Son chapeau aux bords indemnes l’empêche de voir le Mal, le mal qui ronge , le mal qui songe, la ville est gangrenée, l’heure de la vengeance ultime a sonné, tu ferais bien de dégainer, avant d’te faire bouffer. La lumière, livide, encadre les silhouettes sans sourciller, n’omettant aucun détail, la croupe du canasson s’immobilise, le canon d’un fusil dégueule une salve de balles mortelles, touchée en plein coeur, la Justice s’effondre , le museau dans la poussière. Sobrement, Hughes balaye, agite et secoue les habitants mécaniques de sa ville fantôme. La femme/mère tueuse/tuée est un symbole, qui mènera droit dans le lit de la Mort ou aux abords de la Vie, c’est selon. L’homme n’est plus, l’instinct de vengeance brûle tout sur son passage, ses babines retroussées laissent entrevoir cette rage bouillonnante qui anime son cadavre bestial, des griffes d’argent dans son ventre sont plantées, la main , sur le colt, n’a pas intérêt de trembler.
Solitude , ombre, poussière