Michael Noer – 2013



L’ombre encapuchonnée navigue d’une pièce à l’autre de la demeure, déployant furtivement son bras agile afin d’saisir les objets qui l’intéressent. Casperfamélique fantôme au regard d’acier– assure. Il dépose ses sacs remplis de camelotes aux pieds de deux caïds, chargés de tout revendre, mais le jeune homme veut plus –  sa meuf paye les consos. Il fricote alors avec le crime organisé : un rail de poudre dans le museau plus tard, le voilà propulsé dans la cour des grands, tirant in extremis sa chair, son sang, à l’arrière de son scoot fumant. Brouillage ethnique, flingues percutants et joutes verbales, Northwest se drape d’un classicisme assumé, s’échinant tout de même à produire quelques instants de rage pure, collant les deux frangins de près; une alchimie fragile prend forme, barrant la route à toute figure féminine. Ce monde hostile distribue les coups dans la gueule comme Bjorn les billets sales, les petits bras de la gamine ont beau serrer son cou, la vie ne lui fera pas de cadeau . Les poumons éclatés, le froc souillé de merde, l’esprit en vrac, l’objectif s’recroqueville doucement au pied de sa propre tombe, vaguement conscient de la mélasse dans laquelle il s’est fourré.