Wes Anderson – 2012

Pas cadencé des petits ratons sauvages en fuite, pour eux plus rien ne compte à part le douillet coin de paradis façonné à grand renfort d’imagination, duveteux contours d’un royaume impénétrable; l’Amour s’immisce entre les costumes, dans la loge aux oiseaux, « i’m a Raven« , violent coup de foudre annonçant la tempête du siècle, grosse caisse et cloches s’affolent, l’Orage approche.. C’est l’innocence contre la haine, l’amour contre la rage, l’espoir contre l’échec, Liberté l’Inconsciente se jette de tout son coeur sur Société la Terrible, longiligne bonne femme au regard sec, coups de ciseaux de gaucher transpercent la fourrure de droite à gauche, du haut vers le bas, le maître d’orchestre agite sa baguette d’une main experte ; les Cieux se déchirent, vomissent des litres de feu et des gerbes de flammes liquides sur le monde d’en bas, du haut de sa cabane en bois nichée au sommet d’un arbre halluciné, Dieu s’amuse. Seul les adultes un peu rêveurs s’en sortent car Moonrise Kingdom est gouverné par un couple invincible, astucieux monarques en couches culottes à l’âme d’une pureté ahurissante, nul besoin de règles idiotes : timides ébats les pieds dans l’eau , bisou humide sous l’oeil envieux d’une Lune transparente : l’Amour est sans limite