Elia Kazan, 1945

Les rues de Brooklyn, pavées d’enfants pouilleux, bouillonnants d’énergie, accouchent d’une électrique atmosphère où s’empoignent et s’embrassent une armée de sentiments. L’amour, yep Sir, l’amour qui envahit ‘every goddam’ plan, embrasant les êtres et les choses de sa silhouette massive, chaude et menaçante, l’amour du père, artiste rêveur pianotant distraitement do ré mi, petites notes alcoolisées, sur un piano ardent. L’heure tourne, c’est au tour de la Rancoeur d’entrer dans cet appartement miteux, quelques courbettes raz de la poussière, souffle angoissé, affreux raclement d’une danse macabre, la grande faucheuse esquisse un lourd mouvement du bras, l’arbre tombe, mort? Kazan donne à son film des allures de conte, et quel conte.. Habité par des personnages intrigants, intéressants, VIVANTS, bon dieu de Joan Blondell qui irradie littéralement l’écran, même lorsque ses scènes se déroulent dans un intérieur étouffant, poussiéreux, son sourire, ses yeux, accrochent,diffusent et répandent tant de lumière.. Divin!

A little fun on Saturday, that never hurt nobody