Rouben Mamoulian, 1957

Couleurs éclatantes, mélodies entêtantes, petits pas de danse osés, claquettes mordantes dirigées d’une main de maître par des notes amoureuses d’un orchestre chaleureux: épatant! Les acteurs pétillent de joie, rayonnent de milles feux, gais reflets d’une ville fantasme, Paris, investie par un robot made in Russia, serrée dans sa ceinture en cuire, ceinture qu’Astaire reluque à chaque plan, les doigts frémissants d’envie de la desserrer.. Son meilleur atout, la musique. Note après note, Ninotchka « You go go go, but you don’t get anywhere » se laissera tenter, petit à petit, commençant par chanter d’une voix monocorde, limite vocodée, puis, timidement, ses hanches onduleront, ses bras et jambes fouetteront l’air avec force et vigueur, avec grâce, dans cette immense pièce luxueuse où la caméra semble flotter, les deux êtres se retrouvent et s’aiment, la symbiose est parfaite, le baiser est ‘restful, AGAIN’. Drôle à en pleurer, d’une intelligence rare, Silk Stockings est une oeuvre enchanteresse, délicieuse.